Les astrologues célèbres

Les astrologues célèbres

L'astrologie et les grands astrologues

L’astrologie par François André Vincent

Ce petit dictionnaire des grands astrologues ne fait que musarder dans l’histoire pour retenir trois astrologues par siècle, limitation d’une singulière cécité pour ceux que l’on délaisse. Mais il n’a d’autre ambition que de donner un aperçu de quelques praticiens de l’interprétation du Ciel. L’histoire de l’astrologie est jalonnée d’astrologues rendus célèbres par leur érudition en la matière ou par leur pratique et l’étendue de leur clientèle, en fin de compte pour une excellence remarquée. Ces astrologues ont épousé la discipline astrologique qui consiste à observer les configurations célestes avec son humanité, et ainsi soit à pré-dire (au sens premier du terme), antique occupation, soit à comprendre le présent et les ressorts de la nature humaine. L’astrologie est compagne de toutes les civilisations, y compris la nôtre, où, si elle n’a plus la place centrale qu’elle eut en Mésopotamie dans les affaires de l’Etat, elle n’en est pas moins remarquablement vivace et créative. Non que certains des dirigeants actuels ne consulteraient à la dérobée tel ou tel astrologue, cela s’est vu naguère, mais qu’ils ne le font plus avec la déférence d’autrefois. C’est que le sentiment sacré a presque disparu de notre consultation du ciel. Nous savons bien trop de choses aujourd’hui sur l’univers pour qu’il nous inspire la crainte et le respect d’autrefois. Mais il suscite encore notre intérêt profond à travers nos télescopes puissants. Nous envoyons des sondes survoler planètes et satellites, et voyons la surface de ces planètes comme si nous y étions. Nous avons posé des robots sur Mars. Les plus lointaines sondes sont aujourd’hui en route vers l’espace interstellaire. Dans ce contexte explorateur et scientifique, l’astrologie procède encore d’une quête profonde de l’humanité pour, s’il est permis de le dire ainsi, la physiologie de la vie. Car elle transpose le ciel extérieur en éléments internes à l’être humain. Elle cherche un entendement à notre présence au monde sans séparer le sujet du monde qu’il observe, et c’est là toute la clef des fondements de l’astrologie et de sa pratique qui paraissent si étrange au premier abord. Karl Gustav Jung, songeant à l’astrologie qu’il étudiait, disait que l’univers pourrait être bien plus étrange que ce que nous sommes capables de le supposer !

L’astrologie qui naquit en Mésopotamie est fille d’une conception du monde nommée l’astrobiologie (selon René Berthelot), qui consiste à unir la force vitale et la loi astronomique. Son élaboration progressive se fit à partir d’observations ininterrompues de configurations célestes transposées à la vie terrestre en vertu de l’unité ressentie des deux mondes, celui du bas et celui du haut. Il faut bien admettre que la vie sur Terre est un débouché de l’univers et que la conscience est intimement associée à la complexité grandissante de la matière et de l’organisation du vivant. L’astrologie propose alors de retrouver l’empreinte de l’univers en l’homme. 

L’histoire de l’astrologie est buissonante de génies et de personnages hors de pair. Nous souhaitons donner ici un aperçu très modeste de la prospérité de l’astrologie et de sa continuité dans les siècles. C’est un fait indubitable que l’astrologie a toujours passionné les plus grands esprits. Ils sont médecins, astronomes, mathématiciens, géographes, poètes, parfois esprits universels, et ont levé les yeux au ciel avec interrogation pour y chercher à comprendre la vie humaine et découvrir le lien invisible mais si prégnant entre l’homme et l’univers.

Excavation du temple de Nippour, photographie de John Henry Haynes, 1893

On découvrit à Ninive quelques 22 000 tablettes dans la bibliothèque d’Assurbanipal, puis à Nippour encore environ 50 000 tablettes astrologiques. Ces tablettes datent du VIIIe au IIe siècles avant notre ère mais reproduisent bien souvent des textes datant parfois de la première moitié du IIIe millénaire avant J.-C. D’autres font allusion à une tradition orale, ce qui laisse supposer que l’astrologie était transmise de bouche à oreille avant d’être gravée dans des livres de pierre. Une oeuvre datant de 2750 avant J.-C. indique des événements prévus après des éclipses de Soleil. Dès cette époque, il existait donc des ouvrages méthodiques d’astrologie.

Les astrologues de la Mésopotamie

La tablette d’Ammisaduqa découverte à Ninive.

Nous savons trop peu de choses des premiers astrologues de Chaldée, région du sud de la Mésopotamie dont la ville principale était Babylone, pour établir un dictionnaire des astrologues de cette période. Il reste des échanges administratifs, d’écriture cunéiforme gravée dans l’argile, entre les astrologues et le palais royal. Les premiers astrologues dont les noms nous sont parvenus datent du VIIe siècle av. J.-C. Du règne d’Esarhaddon et de son successeur Assurbanipal, nous avons de nombreux témoignages astrologiques. Le premier souverain employa Akkullanu, Balasi, Ishtar-shumeresh, Nabun-Adinshum, Nabua-herida. Ces astrologues travaillaient par ateliers rattachés au temple d’Ea, dieu des oracles et inventeur de l’écriture, le Seigneur du sol, le dieu qui fit l’homme de l’argile.

De ce berceau-là, l’astrologie charma le monde.

La conquête de la Mésopotamie par Alexandre le Grand diffusa l’astrologie de cette civilisation brillante dans le monde hellénistique. Les vaincus infusèrent leur savoir aux vainqueurs. 

Ainsi Bérose, historien et astrologue babylonien ayant vécu du IVe au IIIe siècle av. J.-C., auteur d’une histoire de Babylone, fut célèbre dans le monde antique. Cet érudit, prêtre du sanctuaire de l’Esagil où siégeait Mardouk, le principal dieu du panthéon babylonien, se rendit célèbre aux Athéniens pour son érudition et l’astrologie chaldéenne qu’il présentait dans son œuvre. Il établit une école d’astrologie à Cos dans le monde grec vers 280 avant J.-C. Les Athéniens lui érigèrent une statue à la langue d’or (Pline le rapporte), preuve s’il en est qu’il était très apprécié pour son savoir et ses prévisions. Cependant, sa théorie de la grande année, un concept d’origine mésopotamienne, n’a aujourd’hui de valeur que philosophique. Cette théorie était aussi défendue par les philosophes stoïciens. La grande année est une unité temporelle après laquelle le monde revient à l’initiale de ses jours. Selon cette théorie, l’histoire se répète dans une même suite d’événements, la genèse recommence, en quelque sorte l’humanité se recompose. Socrate, Platon, Aristote existeront de nouveau. Selon Bérose, c’est lorsque les planètes seront alignées dans le Cancer que la grande année se terminera, car le globe s’embrasera. Ce cycle serait selon l’astrologue de 432 000 ans. Le Cancer est l’une des portes du zodiaque, l’autre étant en Capricorne, ce sont les solstices de l’univers. L’idée que l’on retiendra est que le monde se déroule de façon cyclique. Le déluge racontée dans la Bible, repris d’un mythe Mésopotamien, ne dit pas autre chose. Deux cataclysmes commencent et renouvellent l’univers. Le premier est un cataclysme de feu (les planètes sont conjointes en Cancer) et le second un cataclysme d’eau (les planètes sont conjointes en Capricorne), décrit par le déluge. Cet alignement des planètes en Cancer et en Capricorne est un horizon purement mythique, un imaginaire humain qui n’a pas de réalité astronomique. On mettrait tous les ordinateurs à la recherche de cette conjonction qu’on ne la trouverait pas. Car l’idée à l’origine de la grande année étaient que l’univers aurait commencé quand les planètes étaient toutes alignées, ce qui ne s’est jamais produit. Bérose avait cependant matière à tirer de l’histoire de la Mésopotamie la notion de grande année et de déluge effaçant les traces de la civilisation. L’archéologue Woolley a retrouvé dans la cité d’Ur une couche d’argile de plus de 3 mètres de profondeur attestant d’une crue exceptionnelle.

Bien qu’imaginaire, la notion spéculative d’éternel retour, ou à tout le moins de grand cycle, a connu une postérité inouïe, des astrologues arabes comme Abu Mashar (787-886) en passant par l’Inde avec Aryabahata (475-550), le premier grand astronome de l’Inde classique, jusqu’à nos jours avec le philosophe Nietzsche. C’est que sa considération apporte une méditation sur la nature cyclique du monde. Elle met en exergue dans la pensée astrologique la notion de grand commencement avec les conjonctions (dont Abu Mashar a fait l’essentiel de son oeuvre) qui décrivent en puissance la nature d’un grand cycle 

L’astrologie a toujours procédé par mémorisation, compilation, recoupement et empirisme. Elle était empreinte d’un sentiment religieux évident comme tout le rapport au monde des premières civilisations. Pour l’antiquité, les lois de l’univers donnent à voir le Divin. Donner des noms de dieux aux planètes en témoigne de la manière la plus absolue. Que l’astrologie ait pu emplir l’homme d’un sentiment sacré ne fait aucun doute. Mais ce n’est qu’un versant des choses. On n’observe pas le ciel sans en percevoir ses lois à la longue. Les théories principales qui se dégagent d’une expérience plusieurs fois millénaire sont aujourd’hui parfaitement au point et leur application fonctionnelle. L’astrologie est un art pratique réglé sur les mouvements de l’univers que nous voyons. Elle est constituée d’un équilibre de raison et de sentiment qui lui assure sa longévité et la fascination qu’elle exerce sur la culture humaine. Pour tout dire, dans son exercice le plus élaboré, c’est un art du symbole qui nous révèle ce que le monde est pour nous. 

Voici donc quelques astrologues ayant jalonné l’histoire de notre astrologie après sa formation en Mésopotamie. 

Les astrologues de l’Antiquité

Par leur esprit rationnel, les Grecs ont développé la cohérence de l’astrologie dont ils ont hérité des Chaldéens. C’est à cette époque que se préfigure notre propre astrologie. De cette époque, il faudrait citer de nombreux astrologues et des écrits merveilleux. Les Astronomiques, de Manilius par exemple. Les astrologues étaient nombreux, les empereurs se les attachaient et pratiquaient parfois eux-même l’astrologie. L’astrologie romaine n’a fait qu’hériter de l’astrologie grecque, mais dans un esprit de superstition et de matérialisme propre aux Romains. 

Les astrologues arabes

Nous devons aux astrologues arabes d’avoir traduit dans leur langue les oeuvres antiques. C’est parfois à ces seules traductions que nous devons d’avoir connaissance des oeuvres écrites en grec. C’est à l’astrologie arabe que l’on doit la domification précise du thème et la révolution solaire domifiée. 

Les astrologues du Moyen-Âge

Les astrologues du XVIe siècle

Les astrologues du XVIIe siècle

Les astrologues du XVIIIe siècle

La pensée des lumières était sans doute trop asséchante pour que le XVIIIe siècle fût prospère en grands astrologues ni qu’on y ambitionnât la célébrité en tant que tel. On retiendra Henri de Boulainvilliers né toutefois au XVIIe siècle et Ebenezer Sibly pour ce siècle.

Les astrologues du XIXe siècle

Après l’éclipse de l’astrologie au XVIIIe siècle s’ensuit une renaissance dont l’Angleterre fut le terreau, en particulier avec Zadkiel et Raphaël, noms d’emprunt de Richard James Morrison et William C. Wright. Cette renaissance ouvrit la voie à un autre anglais : Alan Leo dont l’épigone a été Sépharial. Et c’est vers la seconde moitié du XIXe siècle que cette flamme renaissante se répandit en l’Europe, embrasant de nouveaux esprits fertiles. Une partie de l’astrologie se cherche des preuves. En France, le polytechnicien Choisnard (1867 – 1930) applique le calcul des probabilités à l’astrologie et Henri-Jospeh Gouchon édite un merveilleux dictionnaire d’astrologie, une somme astrologique dont le succès ne s’est pas encore démenti.

Les astrologues du XXe siècle

Combien d’astrologues et de chercheurs ne devrions-nous pas citer au XXe siècle, où l’astrologie est en effervescence comme elle ne l’avait peut-être jamais été ! Sa créativité est telle qu’il faudrait un guide pour s’y retrouver ! Notre sélection doit être ici tout particulièrement prise comme une invitation à explorer plus avant l’astrologie du XXe siècle.