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Richard James Morrison (à gauche) se choisit le pseudonyme de Zadkiel (ange de la miséricorde !) et Robert Cross Smith (à droite) se faisait appeler Raphaël. Nés tous deux en 1795, ils établirent leur réputation sur des publications d’almanach mêlés d’échos et de rubriques diverses. Raphaël lança Le messager prophétique (The Prophetic Messenger) qui eut un beau succès dans une époque friande d’astrologie populaire. Quant à Morrison, alias Zadkiel, il devint astrologue en 1830 et lança un almanach qui porte son nom dont le succès surpassa celui de Raphaël. Il faut savoir qu’à cette époque l’astrologie était « une grande dame tombée dans le caniveau » qu’il fallait relever. Ces deux astrologues l’ont fait en Angleterre.
Morrisson est tout particulièrement intéressant car on lui doit d’avoir rehausser la réputation de l’astrologie populaire par des almanachs concurrents de ceux de Robert Cross Smith alias Raphaël. Il en releva quelque peu le contenu et le diversifia. Ces Almanachs parlaient aussi de bricolage et de recettes de cuisine !
Morrison, alias Zadkiel, souhaitait que l’on consultât des astrologues diplômés en son temps. Ceux-ci sont formés de nos jours dans les écoles d’astrologie. Prévoyant à regret des ennuis de santé au prince consort, dans un de ces almanachs, qui décéda d’une typhoïde dans la période annoncée, Zadkiel en vit sa réputation augmentée. Il fut dénigré par une plume du Daily Telegraph, Sir Edward Belcher.
Zadkiel attaqua en justice un contre-amiral qui l’insultait. Il gagna son procès et les ventes de son almanach augmentèrent. En Angleterre comme aux Etats-Unis la divination était prohibé. Pourtant, l’astrologie n’est pas l’exercice d’une divination comme l’a reconnu le juge de madame Angeline Adams. Un auteur comme Richard Garnett (1835 – 1908) montre dans son livre L’âme et les étoiles que l’astrologie n’était pas une science occulte mais un savoir empirique fondé sur l’observation, ce que nous avons indiqué dans notre introduction. Zadkiel, toutefois, était versé par goût dans l’occultisme et les pratiques divinatoires (comme par exemple la boule de cristal), ce qui n’a pas peu fait pour nourrir les feux de la critique contre sa personne. Il s’agit là pourtant d’exercices de médiumnité propres aux capacités humaines depuis les temps immémoriaux ! Les condamner en revanche est le propre de la plus récente bêtise. Le cerveau humain n’est pas une simple machine à raisonner ou à calculer.
Outre, ses célèbres almanachs populaires, Zadkiel publia une édition abrégée de l’Astrologie chrétienne de Lilly, un traité d’astrologie médicale, et une grammaire de l’astrologie où il expose comment dresser un thème. Aujourd’hui, on publie également des éphémérides et des tables des maisons sous le nom de Raphaël.
Zadkiel et Raphaël ont ravivé l’interêt pour l’astrologie, dont le lit a toujours été l’astrologie populaire même de nos jours.